Glory Hand
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 where do we go from here ? [R.]

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June Abshire
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June Abshire


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MessageSujet: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptySam 8 Jan - 0:23

where do we go from here ? [R.] Charlesalonewhere do we go from here ? [R.] Rm12bymyflower
where do we go from here ? [R.] Charlesac3where do we go from here ? [R.] Notebook8bymyflower
LAKECASTLE & MYFLOWER @ LJ

Where do we go from here?
How do we carry on?
I can't get beyond the questions.
Clambering for the scraps
in the shatter of us collapsed.
It cuts me with every could-have-been.



Certains disent que les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Parfois, cette affirmation prend tout son sens : lorsqu’on est un aventurier, un baroudeur ou un vagabond. Parfois, votre vie fait que les imprévus dominent votre quotidien, si bien que l’on ne sait jamais ce qui va nous arriver dans la journée. Et puis, parfois, les jours s’enchainent dans une monotonie si bien rythmée qu’elle en devient effrayante. Telle du papier à musique, la vie de June était ainsi faite. Un emploi du temps réglé pour dispenser des cours de Métamorphose aux douze promotions de Poudlard, généralement deux maisons à la fois. Cela faisait beaucoup d’élèves à instruire chaque jour, et ne lui laissait pour autant pas le temps de s’ennuyer. Après tout, si ses journées étaient programmées à la perfection, cela ne signifiait pas qu’elle s’ennuyait. Au contraire, elle aimait beaucoup enseigner cette matière qui fut sa favorite durant toute sa scolarité, et rien ne pouvait pas satisfaire plus que le regard de ses élèves lorsqu’ils parvenaient enfin à réaliser une exercice plus compliqué. C’était pour cela qu’elle avait choisit de revenir à Poudlard. Pour transmettre ce qu’elle savait, mais surtout la pratique de la magie dans sa forme la plus noble, contrairement aux professeurs tournés vers la magie noire.

Son dernier cours venait tout juste de se terminer. Un cours destinés aux premières années de Sepentard et Serdaigle au même moment. Son objectif était de leur faire changer une aiguille en allumette, et cela n’avait pas été de tout repos. En trois heures de cours et après avoir répété une bonne centaine de fois la marche à suivre, seul peu d’élèves étaient parvenus à un résultat correct. La plupart des élèves de Serpentard avaient jugé le cours inutile et avait par conséquent refusé de faire quoi que ce soit. Parmi les élèves conscient de l’importance des arts magiques, beaucoup avaient beaucoup de mal à visualiser le résultat final. Mais certains, autant issus de familles de moldus que de sorciers, avaient montré un réel talent. Une détermination mêlée à des dons initiaux qui promettait à ces jeunes gens de devenir de grands sorciers. Et si, parmi tous les élèves de sa classe, un seul décidait de consacrer sa vie à la pratique de la magie telle qu’elle a été initialement admise, alors elle aurait accomplit sa tâche avec brio.


« Très bien, entrainez vous pour la prochaine fois et tâchez de revenir en sachant réaliser ce sort ! »

Environ quatre secondes après, tout le matériel s’entassait au fond des sacs et les élèves se précipitaient dehors. Normal. La journée venant de se terminer, June se laissa tomber sur la chaise, le front appuyé contre ses paumes de mains. Le relâchement familier en fin de journée fit changer ses cheveux de couleur, passant du blond clair au roux flamboyant. Cela lui arrivait assez souvent ces temps ci, mais elle n’y prêtait guère attention. Lorsqu’elle releva la tête en regardant autour d’elle, envahit par un sentiment de lassitude, elle vit passer Graham dans l’ébrasure de la porte. Cela ci marqua un temps d’arrêt en l’apercevant, mais ne dit pas un mot et disparu de son champ de vision.

Portée par un élan irraisonné, June se leva d’un bond et atteignit la porte en quelques enjambées. Serrant le point pour se donner du courage, elle vérifia que le couloir était bien désert et cria :
« GRAHAM ! ». Cela faisait maintenant trois mois qu’elle était arrivée au château, et la longueur de les conversations aurait pu tenir sur un ticket de métro. Il fallait que cela cesse, qu’ils s’expliquent une bonne fois pour tout. Le professeur de potions s’immobilisa, sans pour autant se retourner ou lâcher un seul mot. Prenant son courage à deux mains, June s’avança de quelques pas et continua. « Graham attend. »

Lentement, très lentement, il se retourna et leurs regards se croisèrent de nouveau. La jeune enseignante fut surprise d’y lire autant de réserve, d’austérité. Non, ils n’étaient pas des étrangers. On ne regarde pas des étrangers de cette façon, on essaye toujours de faire un peu bonne figure. Pas dans ces cas là.

« Je… Il faut qu’on parle Graham. »

Elle ne cessait de répéter son prénom, en ayant été privée depuis toutes ces années. C’était difficile de vivre en sachant ce qu’elle avait fait, en sachant qu’elle l’avait quitté de cette manière sans même leur laisser la moindre chance. Mais c’était surtout difficile de se rendre compte qu’à chaque fois qu’elle le voyait, elle regrettait encore un peu plus cette décision. Surtout lorsqu’il se tenait en face d’elle, encore plus attirant qu’il ne l’avait jamais été.

« S’il te plait, rien qu’un instant. » June recula jusqu’à la porte qui menait à sa salle de classe, consciente qu’il n’avait encore pas parlé, ni manifesté le moindre signe d’acceptation. « Entre. »
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Graham Isaacs
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyDim 9 Jan - 21:33

Sorciers ou bien moldus, sang purs ou sangs mêlés : les années passaient à la même vitesse pour tout les hommes. Les moments difficiles allongeaient considérablement la durée des journées tandis qu'un instant de bonheur intense vous filait entre les doigts. Malgré les plafonds invisibles mais scintillants, les escaliers têtus et désordonnés, les faisceaux de lumières fusant de chaque baguette magique et les balais volant aux quatre coins des jardins, Poudlard ne vivait pas hors du temps. Bien sûr, les environs étaient incroyables, les moyens de locomotions magiques, le château invisible pour les indésirables... mais le principe fondamental restait le même pour tous. Ils vivaient dans le temps. Ni hors, ni à côté. Ils étaient dedans, en plein dedans. Et les moments difficiles, il les éprouvait comme tout à chacun. Ils souffraient, pleuraient, déprimaient... La vie ne les épargnait pas. Bien au contraire. en leur offrant encore plus de possibilités, elle ne les destinait qu'à plus de malheurs.

« Mr Isaacs, une lettre est arrivée pour vous ce matin. Crook ne vous l'a pas apporté... il s'est arrêté à l'animalerie devant sa gamelle et a perdu le colis en route. »

La voix de la jeune première année était presque muette, teintée de timidité et d'angoisse. Elle n'avait jamais adressé la parole à Graham, jamais osé intervenir lors de ses cours. Intimidée par les nombreux élèves plus bruyants et extravertis, effrayée par l'idée de se tromper, elle se murait toujours dans son coin, le nez dans sa marmite. Si elle pensait n'être remarquée de personne, Graham lui, l'avait tout de suite vu. Dès le premier cours, il avait remarqué son potentiel, et aussitôt su qu'elle serait l'un des joyaux de cette école. Il l'avait lu dans son regard et aperçu dans sa façon de manier les potions. Il était professeurs depuis bien des années, et des élèves, il en avait vu passer. Assez pour se rendre compte de ceux qui en valaient la peine, ceux qui méritaient leurs baguettes et ceux qui n'étaient là que pour assouvir une vilaine soif de pouvoir.

« Ça ne m'étonne même pas. Merci. » Il gratifia la jeune fille d'un sourire bienveillant, prenant pourtant soin de ne pas utiliser son prénom. Il savait enseigner, et savait comment manipuler ses élèves. Les manier pour les rendre meilleurs, plus compétitifs dans une école qui demandait de plus en plus de courage et de caractère. Elle devait se forger, et la reconnaître au jours d'aujourd'hui ne ferait que l'intimider un peu plus. Elle n'était pas encore prête, ne pouvait pas encore savoir qu'elle était reconnue par un professeur, elle ne supporterait pas la pression. Encore quelques semaines. Il le sentait.

Lorsqu'elle tourna les talons, Graham décacheta la lettre, le regard troublé par la signature qu'il y lisait. Lentement, il traversa sa salle de cours et s'engouffra dans les couloirs de l'école, le nez toujours plongé dans sa lecture. Les élèves le frôlaient, les professeurs le saluaient, mais lui n'étaient attirés que par sa lettre. Les mains tendues, il serra un peu plus le papier de journal, inspirant profondément. Il resta quelques minutes la tête dans les nuages, n'avançant que par instinct. Il connaissait l'école par coeur, ses recoins, ses cachettes, ses salles sur demande. Et les salles de cours devant lesquelles il passait tous les jours. Alors que ses mains froissaient la lettre jusqu'à n'en faire qu'une boule de papier avec laquelle Crook jouerait plus tard dans les soirées, ses jambes se dérobèrent à lui, signe qu'il s'apprêtait à rencontrer la salle de toute de sa vie : la salle de ses problèmes, de ses espoirs, celle qui renfermait son passé et sans aucun doute, son futur. Une salle, une professeur et des tas de sentiments refoulés. C'était un moment à passer, un lieu à traverser, quelques minutes à éprouver. Des minutes qui ressemblaient plutôt à des siècles.

Il y passait tous les soirs, même plusieurs fois par jour. Quelques fois, la porte était close, laissant à son coeur quelques heures de répit. D'autres fois elle était semi-ouverte, ne laissant à Graham qu'une faible impression de sérénité. Et puis, il y avait des soirs comme celui-ci. Des soirs où la porte était grande ouverte, où des bruits calmes indiquaient une présence féminine. Des soirs où toute sa vie défilait devant ses yeux lui imposant un choix cornélien : s'éclipser ou affronter. Il penchait toujours du premier côté, poussé par son orgueil et ses blessures encore ouvertes. Oui, la porte de ses douleurs étaient encore ouverte, grande ouverte. Comme à cet instant. La rencontre des deux ne pouvaient que provoquer un puissant courant d'air. Une intense rencontre.

Graham trouva pourtant la force de continuer son chemin comme si de rien n'était, arborant un visage fermé mais joignable. C'était toujours la même musique. Il s'enfermait dans un sourire mystérieux, sans jamais avouer ce qu'il ressentait vraiment. Lui, Graham Isaacs, blessé et malheureux ? Bien sûr que non. Il était juste 'dans une mauvaise passe'. Depuis des années. C'était une longue passe. Alors qu'il pensait s'en sortir librement comme tous les soirs, une voix féminine, celle qu'il redoutait tant, l'interpella de quelques mètres derrière. Il s'arrêta brusquement, ses jambes refusant tout bonnement de l'écouter.


« ... »

A nouveau, un choix s'imposait à lui. Mais ici, à Poudlard, il n'avait pas le dernier mot comme il l'aurait eu à l'extérieur. Ici, une force supérieure semblait l'empêcher d'avancer, un sortilège qu'il se serait lancé des années plus tôt. Une potion éternelle, sans remèdes. Lentement, il se retourna et la fixa d'un regard pesant. Il ne cherchait pas à taire ses sentiments, à cacher sa douleur. Après tout, elle savait ce qu'il avait sur le coeur, son silence en étant une très belle preuve. Il n'avait pas besoin de mentir, de se montrer beau joueur et dessiner le sourire étincelant qu'il portait toutes les heures de toutes les journées. Il n'en avait pas la force, et au contraire de beaucoup d'hommes, il ne le cachait pas. Il était là, devant elle, tel qu'il était réellement. Sincère, entier, désagréablement sérieux. Il lui faisait face, en chair et en os, lui et son passé, et leur passé.

« Pas longtemps, je dois retrouver Crook, lui rappeler le principe du facteur.» si les mots ne s'alignaient plus aussi naturellement, Graham acceptait pourtant d'élargir le cercle habituel de leurs discussions qui jusque là se résumaient à bonjour, bonsoir.

Sans un mot de plus, il se dirigea vers la porte, redoutant le moment où il passerait à ses côtés. June. Il avait succombé dès le premier jour de sa première année. Le premier cours de potions. Deux jeunes filles avaient attiré son attention ce jour-là, deux jeunes filles qui s'étaient révélés n'en être qu'une. Elle.

Lorsqu'il frôla June, Graham respira une bouffée de son parfum, et aussitôt, son coeur s'emballa. Chaque battement de son coeur en entrainait un autre plus brusque, des décharges l'électrisaient sur place, et si tôt, il regretta d'avoir accepté. Il ne s'était jamais retrouvé aussi près d'elle depuis... depuis des années. Et à ce moment, la seule chose qu'il revoyait, c'était leur rupture, le dernier instant qu'il avait passé à cette distance d'elle. Leur au revoir.


« Ça n'a pas changé ici tiens. » Ne put-il s'empêcher de remarquer. Il n'était pas rentré dans cette salle depuis la fin de sa dixième année. Il n'y avait jamais remis les pieds.

« C'est vrai que certaines choses ne changent pas. »
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June Abshire
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyLun 10 Jan - 14:20

A l’instant précis où Graham se retourna, June comprit qu’elle avait fait une erreur. Il était trop tard, ou peut être trop tôt pour engager la conversation. Elle le lisait dans ses yeux, dans l’expression tendue de son visage. Elle le lisait dans sa mâchoire serrée, sa posture mal à l’aise. Elle le lisait dans son silence, dans sa rancœur nullement dissimulée. Mais surtout, elle le sentait au plus profond d’elle-même. Lorsque vous passez douze années de votre vie à côtoyer presque constamment quelqu’un, peu de choses vous échappent réellement. Si beaucoup d’eau avec coulé sous les ponts depuis qu’ils avaient mit fin à leur relation, il restait celui qui la connaissait le mieux. Et réciproquement. Elle savait que si il s’était arrêté et lui faisait maintenant face, c’était parce qu’il savait qu’il n’avait pas le choix et qu’il aurait mille fois préféré ne plus avoir affaire à elle. Ce qu’il lui avait clairement fait comprendre, et elle n’était pas assez idiote pour foncer tête baissée. Pourtant, c’est exactement ce qu’il avait fait, et il lui suffisait de le regarder pour comprendre qu’elle n’aurait pas du. Mais il était trop tard, et il était pour elle d’assumer ses actes.

« Il n’a toujours pas comprit ? »

June savait qu’il ne répondrait pas à sa question. Graham était ainsi, préférant le silence, ce qui était nettement plus déstabilisant. Pourtant, la mention du fameux hibou lui avait arraché un sourire. Elle se souvenait parfaitement bien de cette petite boule de plume capricieuse puisque c’est celui qu’ils avaient utilisé pour communique chaque été, lorsque les vacances les séparaient. Et à chaque fois, ses points d’arrivé dépendait de la quantité de nourriture qu’il réussissait à dénicher en cours de route. En prononçant son nom, il avait malgré lui ravivé un souvenir commun qui ne faisait, il fallait l’avouer, qu’empirer les choses.

Immobile, elle le suivit des yeux alors qu’il pénétrait dans sa salle de classe. C’était étrange comme le simple fait de le voir entrainait une douleur physique au niveau de son estomac. Surtout maintenant, lorsqu’elle savait que le moindre de leur échange pouvait, au choix, tourner autour de banalité ou finir en affrontement chargé des ressentiments qu’ils avaient l’un envers l’autre. Il la frôla. Une fraction de seconde, leurs bras s’effleurèrent. Troublée, June du inspirer profondément, les yeux clos pour reprendre contenance. Certains auraient appelé cette technique du yoga, mais cela ne fonctionnait absolument pas sur elle, car elle était de nouveau fébrile lorsqu’elle s’avança à l’intérieur de la salle. La jeune femme prit soin d’entrebâiller la porte, laissant échapper un rai de lumière. Fermée, elle savait que Graham se serait sentit prit au piège tandis que si la laissait ouverte il ne restera pas plus d’une minute avant de trouver une bonne raison pour s’éclipser.


« Elle est restée la même. La seule chose qui puisse changer, c’est le bureau du professeur. »

Une des règles immuables de Poudlard. Les salles de classe restaient identiques, la seule personnalisation possible résidait dans le bureau et les appartements de chaque professeur, principalement pour donner aux élèves la certitude que l’école ne changeait pas, qu’il s’agissait toujours des mêmes lieux rassurants. Mais les banalités n’étaient pas ce qu’elle rechercher ce soir là. Lorsqu’il se retourna enfin pour lui faire face, June inspira profondément avant de prendre la parole. Une boucle rousse lui barra soudainement le visage, et elle l’écarta nerveusement.

« Je voulais te parler pour … » Elle hésita. Pourquoi voulait-elle tellement lui parler, après tout ? Rien ne pouvait changer entre eux. « Comment tu vas Graham ? Depuis … » Depuis que j’ai quitté l’école en te laissant derrière moi sans même penser à te demander ton avis ? Pas vraiment la meilleure chose à dire. « … tout ce temps. »

Si elle lui demandait cela de façon aussi directe, c'est parce qu'elle s'inquiétait pour lui plus que pour n'importe qui d'autre. Chaque jour, elle se demandait si il avait refait sa vie, s'il était devenu un professeur aussi aimé et respecté que l'était l'élève et préfet en chef. Mais surtout, et elle n'en était que peu fière, elle se demandait s'il avait refait sa vie au point de l'oublier et de la cataloguer comme son passé.

Si il lui avait pardonné. Mais elle savait que la réponse à cette question était négative.

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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyLun 10 Jan - 19:23

Il lui avait fallu plusieurs années pour se remettre de leur rupture. Honnêtement, il ne s'en était pas vraiment remis, et ne s'en remettrait probablement jamais. Le temps n'avait pas guérit ses maux. Il avait patienté, attendu sans broncher, essayer de réparer son être par des potions soit-disant guérissantes, par des rencontres futiles mais censés procurés un bonheur passager. Il avait presque tout tenté. Chaque fois qu'il traversait les couloirs de l'école, chaque fois qu'il prenait sa baguette, jetait un élément dans sa marmite, chaque action habituellement instinctive, ses moindres gestes, tout ravivait les blessures de leur rupture. Dès qu'il parvenait à l'oublier pour quelques secondes, à souffrir d'une autre douleur physique, une bulle d'air le ramenait à la dure réalité de sa vie présente.

« Le bureau et le professeur. »

Lui faire du mal n'arrangeait pas les choses, cela ne changeait rien et ne le rendait certainement pas heureux. Mais paradoxalement, ça ne le blessait pas plus. Sa rancune était si forte, ses blessures si profondes et son orgueil si touché que sa retenue était inexistante, ses émotions anesthésiées. Le mal qu'elle lui avait fait en tournant les talons ce matin-là l'empêchait de compatir, l'empêchait de ressentir la peine que ses mots provoquaient. Il n'était plus le même. Il n'était jamais redevenu le Graham Isaacs de ses vingt-deux ans. June avait tout simplement emmené une partie de lui avec elle, cloitré dans un souvenir, dans sa mémoire, elle avait capturé l'essence même de sa personne. Et ne lui avait jamais renvoyé.

« Comment je vais ? » Répéta t-il, légèrement stupéfait. Il leva les yeux vers elle et à mesure que les paroles de June résonnaient dans sa tête, il serra entre ses mains le rebord de la table sur laquelle il s'était appuyée. Le son de sa voix avait cette habitude de flotter dans son esprit comme une douce mélodie apaisante. Elle avait toujours eu une voix mélodieuse, captivante, qui dans les pires moments de sa vie, avait été d'une grande aide pour Graham. Elle trouvait sans problème le chemin pour le tranquilliser. Il avait beau se battre contre cette impression, les faits étaient-là. Encore aujourd'hui, après tout ce temps, il ne pouvait pas lutter contre le plaisir de la ré-entendre.

Il ne voulait certainement pas la blesser. Avant de répondre, il prit donc soin de scruter la pièce méticuleusement, à la recherche d'un point de repères, d'un point d'accroche sur lesquel il pourrait appuyer son regard. Un point d'ancrage pour le maintenir dans une réalité sereine. Il était dans son élément. Il était à Poudlard. Sa maison depuis plus de vingt-ans tout cumulé. Il était chez lui. Il avait un avantage sur lui, et ne devait pas perdre pied, ni sombrer dans une méchanceté qui ne lui correspondant pas. Il devait se retrouver.
« Je vais mieux. » Fut tout ce qui sortit de sa bouche. Et le pire, c'est que ces mots sonnaient sincères. Allait-il mieux depuis son retour ? Allait-mieux depuis des années déjà ? Il se doutait qu'après une telle phrase que ces questions tarauderaient June. Elles le taraudaient lui aussi.

« Je n'ai jamais quitté l'école, je suis resté professeur ici. » Tout ce qu'il disait, tout ce qu'il prononçait semblaient avoir un deuxième sens caché. Comme si malgré lui, chacune de ses phrases étaient directement destinés à June et leur passé. Il n'y pouvait rien, ne possédait aucun contrôle dessus, c'était plus fort que lui, plus instinctif que sa capacité à aligner trois mois corrects. L'eau n'avait pas tout à fait coulé sous les ponts. C'était plutôt comme si, durant toutes ces années loin l'un de l'autre, l'eau s'était stockée derrière un barrage inébranlable, un barrage qui venait seulement de céder. Comme si cette 'confrontation' tant attendue marquait le point de non-retour. Le moment où l'eau se déverserait violemment sous les ponts, emportant avec elle tous les éléments fragiles et instables. Pour voir ce qui résisterait, ce qui valait la peine d'exister.

« Et toi, le ministère t'a envoyé en mission ici ? Voir comment se porte Poudlard après les évènements de ces dernières années ? »

Poudlard se portait mal. Et lui aussi.
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June Abshire
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyLun 10 Jan - 21:41

Everything we had, everything we had,
Is no longer there
Well, you saw for yourself
the way it played out.
For you, I am blinded.
For you, I am blinded, for you.



En engageant enfin la conversation après des mois de ce qu’on pourrait qualifier d’entente cordiale, June avait sincèrement pensé qu’ils allaient être capables de se comporter en adultes doués de raison, responsables et matures. En vérité, elle avait eu l’utopique espoir que le simple fait de se retrouver face à face allait changer quelque chose, déclencher une réaction qui leur permettrait alors de mettre de côté le passé afin de repartir sur de bonnes bases. Mais ce qu’elle avait oublié, c’est que pour repartir il faut réussir à accepter tout ce qui s’est passé, mais surtout le comprendre et pardonner. Et c’était l’endroit où le bât blessait. Ils n’avaient absolument pas réussit à accepter la manière dont ils avaient rompu, même si cela s’était passé il y a des années de cela. Les rancœurs étaient encore présentes aussi bien chez l’un que chez l’autre, et il semblait maintenant impossible d’arriver à un compromis. June se savait responsable de ce désastre : après tout, ils étaient autrefois perçus comme le couple solide de l’école, et personne n’avait ne serait-ce qu’une seconde imaginé qu’ils puissent un jour en arriver au stade de ne pas savoir quoi se dire. Et pourquoi, un concours de circonstances et de décisions hâtives a bouleversé le cours de leur vie, et il est maintenant trop tard pour revenir en arrière. Peut être n’étaient-ils tout simplement pas supposés être ensemble.

June serra les dents lorsqu’il reprit ses mots d’un ton chargé d’amertume, s’attendant presque à une allusion sarcastique. Le caractère de Graham tel qu’elle avait toujours connu était ainsi. Entier. Il se montrait le plus sincère et le plus attachant des hommes quand il aimait. Mais lorsqu’on avait le malheur de perdre son estime, mieux valait ne plus se trouver dans les parages. Et c’était exactement le sentiment de June à cet instant : elle l’avait déçu en partant, et le temps n’avait en rien diminué sa rancœur.

Leurs regards se rencontrèrent alors, obligeant la jeune femme à se concentrer pour ne pas faiblir. Il fallait absolument rester stoïque et droite, au risque de perdre totalement contenance. Il allait mieux. Mieux ?


« C’est … C’est bien. »

Sa voix était faible, presque un murmure. Des dizaines de questions s’entrechoquaient dans sa tête. Aurait-il voulu lui donner une réponse énigmatique, il n’aurait pas pu faire mieux. Il allait mieux. Par rapport à quand ? Au jour de son départ ? De son retour ? Allait dit mieux par rapport à ce matin, à l’année dernière ou à des années auparavant ? Elle n’en savait rien, comme elle ignorait tout de sa vie. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il avait vécu en cinq ans et en prenait maintenant pleinement conscience. Mine de rien, c’est comme se prendre une gifle en pleine figure.

Les ongles de June s’enfoncèrent douloureusement dans sa paume quand il continua. Chacun de ses mots la blessait au plus profond d’elle-même, alors qu’elle devinait que ce n’était pas son premier objectif. Peut être qu’inconsciemment il espérait une revanche. Elle n’en savait rien. Et était surtout incapable de prononcer un mot, seulement de baisser les yeux en se mordillant nerveusement la lèvre. Comme une gamine prise en faute. Il avait raison. Lui avait tenu la promesse qu’ils s’étaient faite, de rester à Poudlard toute leur vie pour devenir professeurs. C’était elle qui était partit. Qui avait quitté le château. L’avait quitté lui. C’était elle qui avait choisit de renoncer à tout ce à quoi elle tenait pour aller jouer les aventurières. Et pour quoi ? Pour rien. Pour tout perdre.


« Je ne suis pas en mission non. » Pensait-il sincèrement cela d’elle ? Qu’elle n’était rien d’autre un agent au service du gouvernement. Qu’elle avait finalement choisit de prêter allégeance au Mage Noir ? Cette idée la rendait malade. C’était juste inenvisageable. « C’est même tout le contraire. » Pourquoi ressent-elle le besoin de se justifier ? Après tout, il n’était pas non plus en position d’exiger des explications, et pourtant elle refusait de le laisser se méprendre à ce point sur sa personne. « Lorsqu’on m’a proposé de devenir professeur ici, j’ai choisit de quitter le ministère. » Elle marqua une pause, cherchant ses mots. « Je n’y étais pas à ma place. Pas du tout. » Pas besoin de s’attarder sur le sujet. Elle avait eu le fol espoir de pouvoir améliorer un peu les choses en acceptant de travailler pour le ministère, mais le résultat fut un fiasco total.

« C’est ici ma place, à Poudlard. Ca l’a toujours été. »

Sa voix était très calme, presque au point de se parler à elle-même. Il n’y avait aucun endroit au monde qui lui procurait ce sentiment de sécurité. Même si actuellement la tension existant entre elle et Graham rendait les choses difficiles, elle n’avait nulle part où elle se sentirait mieux. Alors elle acceptait ce qui se passait la tête haute.

« Et malgré les évènements de ces dernières années, ça reste le même château. »

Elle n’ajouta pas que seul le château était resté le même. Eux avaient changé en profondeur. Et elle n’osait seulement pas imaginer à quel point.
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyLun 10 Jan - 23:34

Tandis que les minutes commencèrent à s'allonger, l'air ambiant se remplit d'une lourdeur accablante, ponctuant chacune de leurs phrases de silences désagréables. Graham essayait de s'exprimer, ô il essayait réellement. Il n'avait jamais su mentir, jamais su cacher une partie de sa personnalité. Tout le monde savait qui il était, tout le monde connaissait ses idées et la moindre de ses pensées. Il ne se fondait derrière aucun masque, préférant être jugé pour ce qu'il était plutôt que complimenter pour ce qu'on voulait qu'il soit, ce qu'on espérait de lui. Il était droit et authentique, apothicaire de renommée, homme romantique et blessé. Et le château entier le voyait de cette manière. Rares étaient ceux qui le considéraient comme un beau parleur irresponsable. Même de loin, même sous ses plus beaux artifices, aucune apparence ne le laissait transparaître ainsi. Non. Il était lui, de a à z, chaque seconde de chaque minute. Mas malheureusement, dans le cas présent, il aurait aimé pouvoir mentir, se masquer derrière un joli sourire amical et pouvoir prétendre que tout allait bien, qu'il redeviendrait rapidement le meilleur ami de June. Ô oui, il aurait aimé.

« Je ne voulais pas te blesser June. » Le regard posé dans le sien, Graham ne put s'empêcher de réprimer un haussement d'épaules nerveux.

En l'écoutant se justifier, en la voyant se débattre avec ses propres démons, le jeune sorcier regretta l'amertume dans sa voix. S'il n'y pouvait rien et ne pouvait s'abstenir de parler ainsi, il espéra un instant s'être tu, n'être jamais rentré dans cette pièce avec elle. Il espérait ne l'avoir jamais croisé ce soir-là. Hum, une fraction de seconde il espéra même ne jamais être tombé amoureux d'elle. Car il était bien là le problème. Il était amoureux. Désespérément. Son sourire, la manière dont elle replaçait ses cheveux, son battement de cils lorsqu'elle essayait de se contenir, son charme naturel. Il avait toujours été captivé par June, au point de passer des années enfermé dans des souvenirs à priori heureux mais qui au final, ne faisait que le blesser encore plus. Il l'avait aimé, et l'aimait encore. Il s'en rendait compte maintenant, au fur et à mesure que les secondes défilaient. Et c'était cette passion qui le poussait à agir ainsi, cette passion qui animait sa voix et ses pensées. Il ne pouvait pas passer au-dessus de ce qui s'était passé entre eux, ne pouvait pas retenir la rancune dans ses paroles, tout simplement parce que leur rupture était encore fraîche dans sa tête, parce qu'il n'avait jamais imaginé qu'un tel moment arriverait. Il n'avait jamais cru possible de pouvoir revenir si brutalement à la réalité, de tomber d'une extrême à l'autre en une matinée. Il s'était toujours montré entier, et avait la sensation que ça n'avait rien changé. Il s'était fait plaqué malgré tout. Et son orgueil en avait également pris un coup.


« Donc, tu comptes rester ici ... définitivement ? » Lança t-il alors qu'il se détachait peu à peu du bureau. Dans sa voix, une très légère lueur d'espoir s'était inscrite. Il n'était pas perceptible, mais Graham l'avait ressenti. Au moment des explications, il avait senti une partie de son estomac se dénouait. Elle comptait rester, et cette simple phrase venait de lui faire comprendre que jusque là, depuis son retour à Poudlard, il n'avait pas osé lui parler par peur de la voir fuir de nouveau, par peur qu'elle le quitte, encore une fois.« C'est ton environnement ici, y a pas besoin de se ré-adapter c'est ... » C'est ta maison, ton chez-toi, ta vie.« C'est bien. » Conclut-il après quelques secondes.

Lentement, il quitta la rangée centrale de la pièce pour s'extirper jusqu'aux fenêtre. La main sur les rebords boisées de celles-ci, il observa rapidement les jardins du château, la vue de ce cinquième étage n'étant comparable à aucune autre. C'est vrai que rien n'avait changé. Oui, des mangemorts trainaient dans le coin, oui les professeurs étaient pour la plupart bornés et incapables de penser par eux-même, mais, au fond, l'essence du château survivait, la magie noire n'était pas si puissante qu'elle ne l'était au début du règne. June le savait. Lui aussi. Mais aucun des deux n'osaient aborder le sujet. Le sorcier savait pertinemment qu'elle n'était pas tombée de l'autre côté, tout comme elle devait le savoir le concernant. Mais une peur latente, une infime angoisse demeurait. Et si. Et si pendant ces années, quelque chose avait changé en eux.


« Certains élèves sont - vraiment doués. Ils se battent pour être les meilleurs, ont des convictions, des personnalités. » Le regard évasif, il resta encore un peu perdu à l'extérieur du château, les mains croisés dans son dos.« Ils continuent leur vie, normalement. » Il se retourna lentement, les traits de son visage encore perdu entre la fermeté et l'envie de s'apaiser. Graham était pris entre deux feux. Il sentait la conversation déviait, sentait qu'elle s'éloignait du sujet que June voulait aborder. Elle ne l'avait pas fait venir ici pour parler des élèves. Elle l'avait fait venir pour parler d'eux, pour qu'ils se parlent. Mais il ne se sentait pas prêt. Il avait envie de fuir, quitte à passer par la fenêtre, quitte à se transformer. Il avait beau essayer de les faire taire, son orgueil et sa rancune ne faisaient que se réveiller chaque minute un peu plus, tentant de jaillir une dernière fois hors de lui. C'était peut-être ce dont il avait besoin, ce dont ils avaient tous les deux besoins. S'avouer les vérités les plus ancrées, des vérités qui n'avaient pas encore fait surface et dont ils n'avaient peut-être pas encore conscience.

Il était presque temps, elles étaient presque là, presque au bord de ses lèvres. Graham sentait que bientôt, il se réveillerait, qu'il se rendrait bientôt compte de ce qu'il avait réellement envie et besoin de lui dire. Et il sentait que de telles vérités feraient mal, leur feraient mal à tous les deux. Peut-être trouverait-il cette fois seulement la force de mentir.


« On a tous continué notre vie. »
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June Abshire
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyMar 11 Jan - 13:52

Il ne voulait pas la blesser. L’amertume de sa voix était telle que June se força à rester impassible, immobile. Elle d’ordinaire si expressive, passant du rire aux larmes en une fraction de seconde semblait être quelqu’un de totalement différent. Ses années passées au ministère à côtoyer des sorciers sans le moindre sens moral lui avait apprit à garder ses émotions pour elle. D’ordinaire, elle était douée à ce petit jeu, gardant tout pour elle et ne laissant transparaitre que ce qui ne risquait pas de lui causer de problèmes. Mais avec Graham, le refrain était tout autre. Elle ne pouvait pas faire semblant, elle ne pouvait pas lui mentir. Ses talents de comédienne n’étaient pas suffisants pour dissimuler l’expression de son regard, même si elle aurait donné cher pour être la June d’autrefois. Celle qui était capable de tenir une conversation à elle seule dans jamais s’approcher de sujets qui pourraient être difficiles à aborder. Mais aujourd’hui, elle était nerveuse, sa voix n’avait absolument rien de naturel et ses pensées semblaient ne pas être en cohérence avec ses paroles. Leurs rares échanges préalables ayant été courtois et n’ayant pas généré de si vives réactions, elle ne savait plus comment se comporter. Tout lui dire ? Hors de question.

Mais s’il ne voulait pas la blesser, pourquoi la regardait-il comme si il suffisait d’un seul mot pour que toute sa rancœur s’échappe enfin ? S’il ne voulait pas la blesser, pourquoi chacun de ses mots semblait-il prononcé dans le seul but de lui rappeler son erreur. Sa terrible erreur. S’il ne voulait pas la blesser, pourquoi ne partait-il pas immédiatement au lieu de chercher à lui comprendre que, clairement, il lui en voulait toujours autant ?. Ces questions, June aurait voulu lui dire à voix haute. Elle aurait voulu tout lui demander, connaitre exactement l’étendue de son ressentiment. Mais inconsciemment, elle préférait se murer dans le silence et l’ignorance plutôt que d’affronter la réalité. En sachant pertinemment ce qu’elle allait entendre, se leurrer de superstitions semblait plus facile.


« Oui. Je reste. » Plus de longs discours, plus d’explications hasardeuses. Autant aller directement à l’essentiel. Elle détailla son visage alors qu’il continuait de parler, ce qu’elle n’avait pas eu vraiment l’occasion de faire depuis son arrivée. Il ne la regardait pas, aussi eu t-elle le temps de remarquer que ce n’était plus le jeune homme dont elle le souvenait. C’était un homme, un respectable professeur et elle ne doutait pas du succès qu’il puisse avoir, bien que cette simple pensée lui donne un nœud dans l’estomac. Ses cheveux étaient légèrement plus courts que dans son souvenir, et il n’était pas rasé. Ce qui lui donnait un charme encore plus attirant que par le passé, alors qu’elle n’aurait pas cru cela possible. Mais surtout, cela l’empêchait de penser correctement.

« Effectivement. C’est le seul endroit que je connais si bien, et sans doute celui où je peux réellement me rendre utile. » Car revenir ici, ce n’était pas seulement retrouver un foyer, c’était également et surtout passer ses journées à transmettre ses connaissances en faisant quelque chose où elle était douée. Et si elle avait bien des défauts, c’était une excellente sorcière, maitrisant bien des aspects de la métamorphose qui sembleraient tout simplement impossibles à d’autres. Il ajouta que c’était bien, mais elle n’osa pas se livrer à une quelconque analyse. Probablement sa manière de murer le silence, car il lui avait clairement fait comprendre qu’il n’accueillait pas sa présence aussi bien que cela.

June fronça les sourcils quand il se mit à parler des élèves, ne sachant une fois de plus par comment le prendre. Cherchait-il de nouveau à faire la conversation pour éviter le sujet qui fâche ? Pensait-il vraiment qu’elle avait fait l’effort de venir vers lui pour qu’il lui dise que les élèves avaient une personnalité.
« Heureusement que tous n’ont pas choisit de prêter allégeance au Mage Noire. » Ce n’était qu’un murmure, et elle aurait pu être expulsée sur le champ si quelqu’un apprenait qu’elle n’était pas une partisante de Vous Savez Qui, mais elle lui faisait confiance. Malgré tout ce qui s’était passé, elle lui faisait toujours confiance et c’était probablement la seule chose dont elle était sûre à son égard. Quelque soit son camp, il était droit et incapable de lui faire du mal sur le seul critère de ses convictions. Elle espérait simplement que le camp de Graham était le même que le sien. La simple idée du contraire était insupportable.

« C’est vrai. » Il ne la regardait toujours pas, mais il fallait maintenant qu’elle se décide à aborder la question de leur rupture. Ils avaient besoin de s’exprimer à ce propos, parce que cela ne faisait que les ronger depuis des années. June se mordilla les lèvres, ses ongles entaillant de nouveau sa paume sans qu’elle ne s’en rende compte et continua de fixer la silhouette qui lui tournait le dos. C’était maintenant ou jamais. « Graham … » Elle attendit qu’il se retourne avant de se redresser et de faire un pas vers lui, puis s’immobiliser. Leurs regards se rencontrèrent enfin, et elle se lança. C’était comme plonger dans une entendue d’eau dont on ignore la profondeur. Se jeter à l’eau, dans l’inconnu, sans rien pour se raccrocher. Prendre le risque de voir ses espoirs anéantis, ses doutes confirmés et ses craintes inavouées faire surface. « C’est normal d’avoir continué notre vie, on ne peut pas rester indéfiniement figés dans le passé. » Même si c’était exactement ce qu’elle avait fait. Elle avait gardé en mémoire leur rupture et avait été incapable d’aimer qui que ce soit d’autre que lui. Personne n’avait réussit ne serait-ce qu’à la toucher, et elle savait que le temps n’y changerait rien. « Mais on ne peut pas continuer comme cela. On ne peut pas se croiser chaque jour en prétendant que tout va bien, se saluer à l’heure des repas comme si de rien n’était. »

Sa voix tremblait légèrement, mais June fit de son mieux pour contenir son émotion. C’était maintenant qu’elle devait lui dire ce qui la hantait depuis toutes ces années. Relevant les yeux vers lui, elle sentit le picotement familier qui précédait l’arrivée des larmes. Non, elle ne pleurerait pas devant lui. Hors de question. « Graham je sais que c’était trop tard mais je voulais te dire que … Que … » Les mots de venaient pas. C’était dur, beaucoup plus dur qu’elle aurait pu le croire. Une boule dans la gorge l’empêchait de parler, et lui faire face n’arrangeait rien. Baissant la tête pour laisser ses cheveux masquer son visage qui ne dissimulait plus aucune émotion, elle lâcha presque inintelligiblement : « Tu avais raison. J’ai été stupide de partir. »
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyJeu 13 Jan - 20:24

Était-il vraiment trop tard ? Ne pouvait-il pas tout lui pardonner, mettre de côté sa rancune et oublier le mal qu'elle lui avait fait ? N'était-il pas assez mature pour enfin comprendre qu'elle n'était pas partie pour le blesser mais dans l'espoir de remplir son avenir, dans l'espoir d'atteindre ses objectifs et toucher ses rêves du bout des doigts ? Ne pouvait-il pas comprendre qu'elle avait fait ça pour elle, pour s'affirmer un peu plus et appliquer ce en quoi elle croyait tout autant qu'il l'avait fait en restant au château ? La réponse était non. Non, il ne pouvait pas. Pas encore. Il ne pouvait pas admettre son départ comme autre chose que de l'égoïsme, n'expliquait pas qu'elle ait eu besoin de découvrir d'autres horizons. En fait, il ne saisissait pas comment, ni pourquoi, son futur s'était dessiné loin de lui, loin d'eux, pourquoi la vie les avait séparés. Pourquoi leurs destins n'étaient pas restés liés, aimantés comme ils l'avaient toujours été. Comment avait-elle pu vivre sa vie à des kilomètres de Poudlard sans jamais se retourner, partir soudainement sans une once de doute, sans une seule d'hésitation. Elle l'avait laissé derrière lui, immobile et figé, vidé d'espoir et de sentiments. Elle était partie pour vivre sa vie, trouver sa voie, et ne l'avait pas inclus dedans. Comment avait-elle pu imaginer leur futur loin l'un de l'autre et s'y résoudre ? Comment avait-elle pu le quitter.

« Je ne sais pas si les choses iront mieux un jour June » Trancha t-il après quelques minutes. Sa réponse brisa le silence et avec, les dernières bulles de confort que la pièce fournissait. L'air jusque là respirable s'empreint d'une lourdeur et d'un malaise sans précédent. Il venait de mettre à plat ce qu'il redoutait au plus profond de lui, ce que chacune de ses expressions craignaient. Elle avait voulu entendre sa vérité, ce qu'il ressentait réellement, depuis son âme jusqu'à son cœur. Et il n'avait pas su mentir, retenir son amertume quelques minutes de plus. Il n'en avait pas eu la force.

Cela faisait des années qu'il se contenait, qu'il agrippait désespérément à des sourires factices et des joies éphémères. Des années qu'il essayait de tourner la page et d'excuser son comportement pour pouvoir reprendre sa vie en main. Des années qu'il luttait inconsciemment contre des démons intérieurs : rancune, regrets, amour, culpabilité, haine. Tous ces sentiments s'étaient mélangés, croisés et décroisés pendant des années pour ne laisser aujourd'hui qu'une masse d'émotions indissociables. Il ne savait plus où donner de la tête, qui croire, quoi dire. Et si malgré tout, son cœur pleurait d'amour, son être tout entier hurlait de peine.


« Je vois bien que tu es sincère et je te connais assez pour le sentir. » Un regard désolé levé vers elle, il soupira pendant quelques secondes avant de secouer sa tête lentement. Il la connaissait, il savait. Sentait qu'elle était attristée, savait qu'elle s'en voulait, reconnaissait la peine dans son regard et dans son allure. Elle refusait de plier sous les émotions mais il voyait au-delà de cette apparence. « Tu es partie pour ton avenir, partie pour ton bien et ton métier. Je suis resté pour les même raisons. » Dit-il sur un ton faussement calme. Du mieux qu'il pouvait, il tentait de ne pas lâcher tout ce qu'il contenait au fond de lui, contenir sa déception et son chagrin.

« Avec le temps, j'ai appris qu'il ne fallait pas s'excuser pour ce qu'on était et ce qu'on voulait. Ce qu'on a été et ce qu'on a voulu. » Il leva un instant les yeux au ciel, se mordillant la lèvre inférieure, signe révélateur de la gêne qui naissait en lui. Il croyait à ce qu'il disait, oui, au fond cette phrase était vraie et pleine de bon sens. Il aurait simplement voulu y croire suffisamment pour l'appliquer à June et la pardonner. Qu'elle soit suffisamment puissante et authentique pour servir de motif à son pardon.

« J'ai quelque chose à rajouter June, parce que je ne veux pas que tu te lances les yeux fermés dans cette conversation. Je ne veux pas te blesser plus que tu ne l'es à cet instant et - » Il s'arrêta, conscient que pour la première fois depuis plus de vingt ans, il allait lui mentir. Il allait mentir à June. Non pas omettre de dire la vérité ou oublier certains éléments. Il allait inventer de toute pièce. Mentir. Il allait mentir. Et ce n'était pas un mensonge bienveillant. Ou peut-être si, c'était un mensonge qui le protégerait. Mentir pour se protéger, lui et son cœur, l'empêchait de le blesser une nouvelle fois, s'empêchait de plonger à corps perdu dans une relation qui désormais l'effrayait. Il avait peur de redevenir l'homme éperdument amoureux qu'il était des années auparavant, et qui s'était si facilement écrasé au sol à la fin. Il avait peur de redevenir Graham Isaacs.

« Je suis avec quelqu'un June. »

Était-il trop tard ? Oui.
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June Abshire
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyVen 14 Jan - 0:07

Tout le monde dit que le temps peut guérir n’importe quoi. Tous les maux, toutes les peines ne sont rien faces aux heures, aux jours qui s’enchainent inexorablement. Avec le temps, la souffrance et les ressentiments sont supposés s’atténuer pour ne former qu’un douloureux souvenir remontant parfois à la surface, mais avec lequel on s’habituait à vivre. Mais qu’en était-il alors du reste ? De cette période aux limites abruptes, entre la raison de votre chagrin et son acceptation finale ? Devons nous juste attendre en espérant aller mieux, ou au contraire agir pour faire en sorte que le temps nécessaire à l’acceptation soit le plus court possible ? June avait opté pour la seconde solution après des années passées sans jamais réussit à réellement aller de l’avant. Naïvement, elle avait cru que cette attente d’un futur meilleur qui ne venait pas aurait pu s’achever, ici et maintenant. Il y avait une raison pour laquelle on disait que le temps guérissait n’importe quoi. Il s’agissait du temps, et de rien d’autre. Il n’y avait pas de raccourcis, pas de faux semblants, aucun moyen de se mentir.

Sa voix brisa alors le silence, ses espoirs et les fragments de leur relation qui avaient survécus à leur rupture. Elle s’y était attendu, bien sûr, mais n’avait pas imaginé qu’il puisse ressentir autant d’amertume et colère à son égard. Surtout après tout ce temps. Elle s’était imaginée qu’après lui en avoir voulu de l’avoir quitté, et trahit par la même occasion, il aurait tout simplement tourné la page. Finalement, elle aurait préféré qu’il l’oublie plutôt que d’affronter l’étendue ses émotions d’un simple regard. A chaque seconde qui s’écoulait, elle se rendait compte à quel point son départ avait pu l’affecter. Chaque seconde, elle réalisait une chose dont elle n’avait jamais eu vraiment pleinement conscience. Elle réalisait qu’il avait du l’aimer au moins autant qu’elle l’aimait pour souffrir à ce point de son départ, et cela signifiait énormément. A chaque seconde, elle comprenait l’ampleur du désastre dont elle était responsable.

Sans piper mot, elle l’écouta. Tressaillant à chaque fois que l’amertume, la déception et la tristesse éclataient. Incapable de parler. Rendue muette par la force des choses, comme si l’intensité des paroles de Graham lui ôtait toute faculté d’expression. Chaque mot, chaque intonation était autant de piques qui la faisaient presque physiquement flancher. Reculant d’un pas, elle s’appuya sur le rebord d’une table avant de relever les yeux vers lui, tandis qu’il enchainait sa tirade. Ses mots n’avaient rien à voir avec l’expression de son visage et le ton de sa voix. Présenté ainsi, son départ était acceptable, dans la continuité logique de ce qu’elle pensait être le mieux. Mais dans ses yeux, c’était tout autre. Lorsqu’il répéta qu’elle était partie, June porta instinctivement la main contre sa bouche et inspira profondément pour empêcher les larmes de lui monter aux yeux. Ce n’était pas de l’avoir perdu qui la rendait si malheureuse. C’était l’idée d’être la raison de son malheur à lui, d’être responsable de son changement de comportement. Elle avait quitté Graham Isaacs, et retrouvait un professeur qui ne semblait que l’ombre de celui qu’il avait été, n’osant cependant pas chercher à savoir à quel point elle en portait la faute.

June voulu répondre, puis se retint. Ses mots ne serviraient plus à rien, elle le sentait au plus profond d’elle-même. Aucune de ses paroles ne pourraient améliorer la situation ou lui faire comprendre à quel point elle s’en voulait. Rien n’était assez fort pour lui dire que la seule chose qu’elle aurait aimé, c’est pouvoir revenir à ce jour où leurs deux vies basculèrent irrévocablement.


« Qu’est ce que … ? »

Malgré elle, elle avait cherché à en savoir plus à l’instant même où il voulu rajouter quelque chose. Un instant, un court instant, un silence de mort plana sur la salle de classe. Aucun bruit ne se faisait entendre de dehors et lorsque Graham brisa le silence, June crut que son cœur allait s’arrêter de battre pour ne plus jamais reprendre. L’air lui manqua, ses paupières cillèrent rapidement pour contenir les larmes qui lui montèrent aux yeux. Incapable de le regarder plus longtemps, elle détourna les yeux, cachée derrière sa chevelure rousse.

Il avait quelqu’un dans sa vie.

Il l’avait remplacée.

Ces conclusions s’entrechoquaient dans son esprit comme des morceaux de glace. Ils se heurtent, pour finir par fondre et former un ensemble homogène. Il l’avait remplacée. Luttant pour rester impassible sans succès, June se redressa alors et le fixa. Elle savait qu’il ne sait absolument pas dupe, mais elle esquissa un sourire et lâcha d’une voix ne tremblant presque pas :


« C’est bien. Je suis contente pour toi. »

Elle n’avait aucun droit sur lui. Ce droit, elle l’avait perdu quand elle avait mit un terme à douze année d’une complicité sans égale. Il était normal qu’en cinq ans, une autre femme se soit rendu compte de l’homme exceptionnel qu’il était. Mais cela n’empêchait pas la réalité de la heurter de plein fouet comme un seau d’eau glacée. Il était allé de l’avant, était enfin passé à autre chose et tous les instants qu’ils avaient passé ensemble n’était plus que les souvenirs d’une époque révolue. June sentit ses mains trembler, contrôlant de moins en moins bien ses émotions au fur et à mesure que cette information faisait son chemin dans ses pensées. Les serrant l’une contre l’autre, elle ne pouvait s’empêcher de l’imaginer avec une grande blonde élancée, au sourire parfait et qui ne l’aurait jamais quitté pour suivre un avenir hasardeux. Une fille qui le méritait et ne le ferait pas souffrir inutilement. Sa raison lui disait que c’était la meilleure chose qui puisse lui arriver, mais son cœur en lambeau venait de se briser pour de bon. Il l’avait remplacée. Il avait tourné la page, ne faisant qu’amplifier son propre échec sentimental. Elle voulu lui dire qu’elle aussi était passée à autre chose, mais la seule chose qu’elle fut capable de dire fut : « Elle a de la chance. »
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptyVen 14 Jan - 1:23

« Je ne voulais pas le dire si sèchement June, excuse-moi. » A cet instant, il aurait tout donné, vraiment tout, pour pouvoir la prendre dans ses bras, nicher son visage au creux de son cou et respirer l'odeur acidulée de ses cheveux. Tout fait pour pouvoir la rassurer, lui dire que tout irait bien et que l'homme la mettant dans cet état ne méritait pas ses pleurs. Dix ans plus tôt, il aurait discrètement trouvé le nom de ce monstre et en son nom préparé une poudre à verrue terriblement efficace. Oui, dix ans plus tôt, il se serait dépêché de le faire. Il aurait utilisé ses qualités de sorciers pour soigner les blessures de June. Mais cette fois, tout était différent. Lui qui n'avait jamais supporté de la voir même simplement angoissée se retrouvait aujourd'hui comme la raison principal de son malaise. C'était lui le monstre. Le monstre qui ne méritait pas ses pleurs et qui, en une phrase seulement, avait chamboulé son univers tout entier. Et le pire dans tout cas, c'est qu'il le savait. Il le savait et il avait menti. Il avait brisé ses derniers espoirs par un mensonge. Un mensonge qu'il avait construit de toute pièce pour se protéger lui. Un mensonge qui au final lui faisait prendre conscience de son erreur. Il n'aurait pas du dire cela. Il ne s'était pas protégé. Il s'était indirectement blessé encore plus. La voir souffrir le faisait souffrir. Ça ne le guérissait pas comme prévu. Une fraction de secondes, il avait eu la folle idée de croire que la vengeance résoudrait les choses. Il n'y avait cru qu'une seconde. Une seconde de trop. La vengeance n'arrangeait rien. Elle empirait tout.

« Merci... » Souffla t-il alors qu'elle feintait d'être heureuse pour lui. Bien sûr, c'était tout sauf vrai et sincère, Graham le savait. Et pourtant, il essayait d'y croire. Il essayait d'y croire pour alléger la culpabilité naissant au fond de son cœur. Croire qu'elle était heureuse pour lui, qu'elle avait peut-être refait sa vie ou du moins essayé de la refaire. Penser qu'elle n'était pas blessée par ce mensonge dans l'espoir de mieux supporter ce qu'il avait dit, ce qu'il avait fait. Dans tous les cas, il était pris au piège. Pris entre des sentiments refoulés, des émotions trop visibles et un mensonge dévastateur. Il ne savait plus où donner de la tête, l'ambiance de salle de classe ayant perdu toute sa saveur d'antan, toute cette chaleur passée. Les points de repères qu'il s'était fixés en entrant ici s'étaient écroulés en même temps que la conversation, en même temps que leur cœur.

Malgré tout ce qu'il montrait, tout ce qu'il hurlait sourdement, il ne la détestait pas. Il lui en voulait, il était en colère mais il ne la détestait pas. Il ne le ferait jamais. Au contraire. Il l'aimait tellement qu'il ne pouvait pas la regarder sans ressentir quelque chose. Tristesse ou amour trompé, il éprouvait quelque chose. June ne le laissait pas indifférent. Ne l'avait jamais fait, ne le ferait jamais. Elle animait, remuait en lui tout un tas de sentiments refoulés. June Abshire le ramenait à la vie.
« Elle ... » Mais cette nouvelle femme fictive, ce produit de son imagination désabusée, qu'était-elle ? Que pouvait-il répondre ? Que pouvait-il inventer ? Mentir un peu plus et continuer de la blesser ? Enfoncer le clou ? Fuir et la laisser là, en plan, sans réponses ? Que devait-il faire ? Des tas de possibilités s'offraient à lui mais aucune ne semblait lui convenir. Aucune ne convenait. A cet instant, rien ne pouvait arranger, alléger ni même changer les circonstances. « Elle est différente. » Il n'avait rien trouvé de mieux. Elle n'avait rien à voir avec June, elle n'existait même pas. Son propre jeu le rattrapait, sa propre invention le dépasserait bientôt. Lui d'habitude si assuré et en contrôle de son être et de son environnement, commençait à perdre pied. Trop d'informations, trop de sentiments, trop de nouveautés qui forçaient le passage jusqu'à son esprit. Il n'assimilait plus tout, plus rien.

« Et toi, au ministère ? » Il haussa légèrement les épaules, ne sachant vraiment plus quoi ajouter de sensé et de neutre à la fois. Il ne pouvait plus revenir aux banalités des conversations précédentes. Ils avaient franchi un cap. Graham avait provoqué ce changement. Il avait passé le cap, et plus aucun demi-tour n'était possible. Autoroute à voie unique, sans bande d'arrêt d'urgence, sans barrières pour se rattraper et sans péage pour arrêter le carnage. Il était là, seul, en face de June, noyé dans une ambiance dangereuse où chacune de ses phrases semblait le jeter un peu plus dans le précipice.

« June, je ne sais vraiment pas quoi te dire ... » Reprit-il après quelques minutes de silence, levant les mains vers le ciel. Il se redressa, repoussant son dos de la fenêtre contre laquelle il était appuyé depuis une dizaine de minutes. Les sourcils froncés, Graham cherchait les mots justes, essayant de mettre en paroles ce qu'il ressentait quant à cette discussion désormais lointaine et empreinte de fausseté. Il y était certes pour quelque chose mais bien avant son mensonge, une tonne de non-dits avait alourdi l'air. « Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise June, ce que tu veux qu'on se dise. Ça fait presque dix ans. On était encore des gamins ado pré-adultes sortant tout juste de douze années d'études effrénées et là on est des adultes avec un job et des responsabilités. » Sans hausser le ton, il débita ses phrases à une allure folle, se parlant aussi bien à lui-même qu'à elle. Il ne réfléchissait pas, il ne pensait pas à ce qu'il disait. Il se contentait de parler.

« Tu as dis qu'on avait logiquement continué nos vies et voilà où on en est. Graham Isaacs, professeur de potions, détesté par certains, adoré par d'autres. » Il ne put réprimer le sourire amusé qui se dessina sur ses lèvres. « On s'est connus en tant qu'élèves, on était ensemble étant élèves. On était assis là, derrière ces bureaux - » Il pointa du doigt les nombreux bureaux et chaises éparpillés dans la salle. « Et on est pas des étrangers, on est tout sauf étrangers l'un à l'autre mais ... June, ça fait dix ans. » Dix ans.

Toujours calme, sans hausser le ton plus que la moyenne attendue, Graham continua d'énoncer les faits tels qu'il les voyait dans sa tête, accompagnant chacune de ses paroles de gestes cette fois chorégraphiés.
« Tu ne peux pas me demander de ... de revenir ton Graham. Enfin celui que tu as connu à cette époque. » A mesure qu'il parlait, il comprit pourquoi les non-dits existaient. C'était sacrément plus facile de ne pas tout dire. Et c'était plus aisé de vivre dans le mensonge. Faire croire qu'il était avec quelqu'un d'autre, qu'il allait bien, que finalement, il n'avait pas passé dix ans à l'attendre. C'était plus facile.

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June Abshire
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MessageSujet: Re: where do we go from here ? [R.]   where do we go from here ? [R.] EmptySam 15 Jan - 11:54

En apprenant que Graham avait bel et bien tourné la page de leur relation pour de bon, les raisons du retour de June à Poudlard en temps que professeur se firent plus évidente. Evidemment, elle était revenue parce qu’enseigner était depuis toujours la chose où elle était la plus douée, mais surtout à cause de lui. Jamais elle ne l’avait réalisé, ni même comprit et envisagé. Inconsciemment, elle avait cru que la proximité physique allait au moins leur permettre de redevenir amis. Sa raison voulait être capable de le croiser sans animosité, mais son cœur, elle le savait maintenant, avait toujours eu l’espoir qu’ils puissent un jour redevenir ce qu’ils étaient. Seulement voilà, les comptes de fées n’existent pas dans la vie réelle. La belle princesse n’était pas supposée quitter le prince charmant pendant des années et croire qu’à son retour tout irait pour le mieux. Et tout cela coulait de sens.

« Tu n’as pas à t’excuser. »

Ils n’étaient pas de ceux qui faisaient des compromis. Ils étaient incapables de se contenter du minimum quand ils avaient eu tout. Graham et June, après avoir été un couple fantastique, ne pouvait pas être amis. C’était tout ou rien, quitte ou double, feu ou glace. Gagné ou perdu. Et dans l’optique où ils l’auraient été, la jeune femme savait qu’elle était incapable de le regarder en sachant que c’était une autre femme qui avait droit à son attention, à son sourire. A lui, tout simplement. Sauf que le choix ne s’offrait plus à elle, et si l’envie d’éclater en sanglots et d’aller s’enfermer dans son bureau pour ne plus avoir à faire bonne figure la tiraillait, elle restait malgré tout immobile, luttant contre le flot d’émotion qui l’envahissait au fur et à mesure qu’il parlait. Elle reconnaissait cette expression, et elle ne l’avait vu que deux fois. Le jour de son départ, et aujourd’hui.

Malgré elle, elle hocha la tête. Différente. Evidemment. Quand votre premier amour vous quitte soudainement, mieux valait ne pas chercher à se reconstruire avec le même type de personne. Différente. Probablement son opposé, une femme qui ne viendrait pas le contredire à chaque fois que quelque chose la contrarie. Une femme posée et réfléchie, non pas une éternelle impulsive uniquement guidée par ses émotions. Il avait eu raison. Mais cela lui brisait encore un peu plus le cœur, déjà en petits morceaux. Et lorsqu’il lui demanda ce qu’il en était pour elle, elle eu un moment de doute. Tout lui avouer ? Non. Quand l’homme de votre vie vous dit qu’il vous a remplacé par une femme différente, comment serait-il possible de lui dire que jamais personne ne pourrait l’égaler dans votre cœur ? June refusait de lui dire qu’il n’avait pas quitté ses pensées pendant toutes ces années, et que personne ne pourrait lui permettre de l’oublier. Ce serait un échec cuisant qu’elle n’était pas capable d’affronter. Elle avait perdu son amour, mais refusait d’accepter sa compassion.


« Je … Je suis fiancée. » La première chose qui lui passait pas la tête. « Il … hum …. » Son mensonge était probablement évident, mais c’était l’unique moyen qu’elle avait trouvé pour ne pas admettre que ses années au ministère s’étaient plus apparentées au cauchemar qu’autre chose. Inventer quelqu’un l’empêchait de penser au fait qu’il ne veuille plus d’elle. « Bilius, il s’appelle Bilius. » Une fois encore, elle évitait son regard. Il aurait su que ce n’était que du vent. Il aurait su qu’il était le seul et unique ayant jamais compté pour elle. « Il est … gentil. » June se mordilla les lèvres avant de lever les yeux vers lui, cillant rapidement pour refouler les larmes qui montaient de nouveau.

« Alors ne dit rien … » Entendre sa voix, parce qu’elle lui rappelait tant de souvenirs et tout ce qu’elle avait perdu, était devenu un supplice. Tout comme le regarder, en sachant que dorénavant il n’y avait plus rien de possible, si tant est qu’un jour quoi que ce soit fut envisageable. Mais Graham fit le contraire, et rester immobile à l’écouter parler sembla durer des heures. Des heures à faire semblant que tout allait bien, qu’elle n’était pas bouleversée par la nouvelle qu’il venait de lui apprendre. Qu’elle avait bien et qu’une horrible boule ne s’était pas formée dans sa gorge. June n’avait jamais du faire semblant.

« June Abshire, professeur de métamorphose. » Rien de plus. Seulement professeur. Sa vie ne comprenait maintenant rien d’autre que l’enseignement. Elle se résumait à un poste, des cours, des élèves. Les mots qu’il prononça ensuite eurent l’effet d’un coup dans l’estomac. Ensemble en tant qu’élèves. Mais pas en tant qu’adultes. Il avait raison, dix années avaient passé et elle restait figée dans cette époque où elle aurait tout donné pour revenir. Pour se connaitre parfaitement, ils n’étaient pas des étrangers. Mais pour avoir été séparés des années, ils en étaient. Ils ne pouvaient plus prétendre le contraire. Et c’était justement la raison de ses larmes, de l’avoir perdu pour de bon.

« Tu n’as jamais été ‘mon’ Graham. » Ne put-elle s’empêcher de corriger, ses yeux maintenant vrillés dans les siens. Leur éclat lui déclenchait, même après tout ce temps, une multitude de frissons le long de son dos. C’était de regard vert dont elle se souvenait, dont elle rêvait chaque nuit. Celui qu’elle aimait, et n’avait probablement pas apprécié à sa juste valeur lorsqu’elle avait vingt ans. Le regard résumant ses joies, ses peines et surtout ses regrets. « Tu étais, et tu restes Graham. J’ai simplement eu la chance… » Comment résumer en un mot douze ans de relation passionnelle ? June baissa les yeux, se mordit la lèvre et continua. La chance de l’aimer ? D’être aimé de lui ? De pouvoir être avec lui chaque jour, d’avoir été choisie de lui alors qu’elle ne le méritait certainement pas ? « La chance d’être à tes côtés, voilà tout. »

Une fois encore, ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume. Elle perdait pied. La conversation lui échappait et il ne s’agissait que de minutes avant qu’elle soit incapable d’afficher un semblant de contenance et de savoir vivre. Faire face à celui que vous aimer en sachant que tout était définitivement finit était une épreuve qu’elle n’aurait jamais pensé vivre, mais plus douloureuse que quoi que ce soit d’autre. « Je ne te demande rien du tout. Tu ne me dois rien. » C’était bien la vérité. Ils ne se devaient plus rien. «Tu n’es plus cette personne, tu l’as dit toi-même, on a tous continué notre vie. » Ses yeux étaient maintenant humides, et elle ferma les paupières quelques secondes. Inspirant profondément, elle se redressa et continua sur sa lancée : « Je ne te demande rien. »

Elle baissa les yeux un instant, et lorsqu’elle les releva une larme s’était échappé de ses yeux, sans qu’elle ne cherche à la chasser. Un sourire apparut son visage et elle avança soudainement vers lui. Après tout, elle n’avait strictement plus rien à perdre, et cette conversation avait une saveur d’au revoir. Une fois devant lui, séparés de seulement quelques centimètres, elle releva la tête pour planter ses yeux dans les siens. June savait qu’elle n’avait pas réussit à dissimuler ses larmes, mais ne pouvait maintenant plus rien y changer. Lentement, elle leva la main et lui effleura la joue du bout des doigts, frémissant à ce simple contact qui lui ravivait tant de sentiments refoulés. Une seconde, une petite seconde, elle resta ainsi, maintenant ce contact physique puis souffla : « C’est trop tard maintenant. »

Inspirant profondément, elle se retourna et se dirigea vers son bureau. Une fois devant la porte, la main sur la poignée, June tourna de nouveau la tête vers lui. « Tu ne devais pas rappeler à Crook le principe du facteur ? » C’était fait. Elle avait perdu le seul amour qu’elle avait jamais eu, et ce, à jamais.
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