we've played this little game long enough now <reserved>

" Il peut se passer beaucoup de choses dans un regard.
On peut se comprendre, se détester.
Il peut y avoir de la séduction... en une fraction de seconde. "

Un autre week-end à Poudlard, sous la neige celui-ci. Ce qui en cette saison n'était guère étonnant puisque Noël approchait à grand pas et que la température n'avait fait que refléter peu à peu au fil du temps. Un autre week-end donc où Echo resterait bien au chaud, dans sa salle commune plutôt que d'aller dehors profiter de la neige tombant à gros flocons qui semblait rendre quelque peu surexcités la plupart de ses camarades d'école. Elle aimait la neige elle aussi, mais différemment. Jeter une boule de neige à la figure de quelqu'un juste pour s'amuser, elle n'y voyait pas l'intérêt. Le faire pour lui faire mal, la blesser (physiquement comme moralement), elle l'envisageait déjà plus. Mais surtout, ce qu'Echo aimait à propos de la neige, c'est sa beauté. Admirer des heures durant le paysage se recouvrir d'un manteau blanc, tendre la main pour essayer de capturer un flocon, en contempler sa complexe simplicité. Chaque flocon était unique. Chaque flocon était un éclat infime de perfection. Chose dans laquelle elle se reconnaissait un peu. Mais tout ça, la plupart de ses petits camarades n'en étaient pas conscients. Et tant mieux à vrai dire. Ca serait bien moins amusant s'ils comprenaient tous ses piques du premier coup non ?

Alors tandis que les autres étaient sortis pour faire dieu sait quoi dehors, comme bien souvent, Echo elle était restée dans sa salle commune, un livre sur les genoux. La miss n'était pas à Serdaigle pour rien, elle qui aurait tout à fait eut sa place à Serpentard. Elle n'était pas aimée dans sa maison, car admettons-le, Sacheko n'était pas un ange. Mais elle n'avait jamais prétendu l'être. Elle avait beau être une belle peste, on ne pouvait pas lui reprocher d'être hypocrite ou de jouer un rôle devant les autres. Elle était elle-même, que ça plaise ou non. Et n'allez pas croire qu'elle n'avait aucun amis ici. Elle devait simplement en avoir moins que les autres c'est tout. De vrais amis, qui acceptaient sa personnalité parfois directe et sans langue de bois. Et ses opinions surtout. Alors oui, c'était généralement plus auprès des Serpentards qu'elle retrouvait des affinités, mais que voulez- vous, on ne peut pas plaire à tout le monde. De toute façon, Echo n'était pas dupe. Face au danger, à la mort, on est toujours seul. Nos amis ont beau dire qu'ils seraient prêts à se sacrifier pour nous, l'instinct primaire de l'homme restera toujours de sauver sa peau avant celle de l'autre. C'est inné, viscéral. Qu'on ai beau apprécier la personne en face. C'est en nous. Ceux prétendant le contraire sont juste un peu trop naïfs de croire que la grandeur d'âme puisse encore persister dans un tel monde. Ou peut-être était-ce elle qui s'était résignée trop tôt. Un espoir restait vivant, mais si ténu qu'il n'y avait que peu de chance que la situation s'inverse. Voldemort était au pouvoir, et il comptait y rester. Alors autant faire son chemin entre les deux feux. Ne pas se mouiller complétement pour ne perdre ni son âme, ni sa liberté.

La salle commune contenait quelques élèves, quatres pour être exact. Echo, et trois autres filles, une bande d'amies qui gloussaient depuis une bonne dizaine de minutes à présent. Et la jeune Littleton, sans avoir besoin de chercher des heures, savait bien que ces ricanements agaçants qui venaient troubler sa lecture résultaient d'un sujet qui brûlait les lèvres de toutes ses camarades depuis des jours maintenant. Le Bal de Noël. Avaient-elles seulement conscience que bien souvent ce genre d'événements n'est rien de plus qu'un moyen de préserver une certaine idée de "normalité", de se dire que même si le Mage Noir contrôlait Poudlard, certaines choses ici ne changeraient jamais. Et cela ne lui donnait que plus envie de leur clouer le bec, juste pour défouler ses nerfs mis à rude épreuve par tant de niaiserie. Et quand enfin, comme par magie, elles décidèrent de quitter la pièce pour rejoindre les autres, Echo remercia le ciel. Enfin un peu de tranquillité. La salle commune était redevenue silencieuse. Seul venait troubler le silence, les rares craquements des bûches de bois se consumant dans l'âtre de la cheminée, ou le bruissement du papier lorsque Sacheko tournait une page de son livre. C'était ces moments là qu'elle adorait. Où seule au monde, elle pouvait lire sans être perpétuellement dérangée. Et une bonne quinzaine de minutes s'écoula avant qu'elle n'entende les gonds de la porte de la salle commune grincer. Elle ferma les yeux en inspirant, priant pour que ce ne soit pas le trio de filles d'avant qui revenait ici parce qu'une ou l'autre avait oublié son sac ici. Elle détourna la tête vers l'entrée et fut soulagée de voir un visage familier entré.

Zayne. Un élève de son année. Un ami, bien que pas le plus loquace qui soit, elle en convenait. Mais dans le fond, ça ne ma dérangeait pas. Elle préférait ça qu'un type qui n'arrêterait pas de parler. Et puis il fallait bien le dire, le physique un peu atypique du jeune homme ne laissait pas Echo indifférente. Ca, plus bien des points communs. Ils discutaient souvent, de leurs diverses lectures, de leurs points de vue, de tout et de rien. Et bien sûr, parfois, il y avait quelques sous-entendus. Et pourtant rien. Si ce n'est ce petit jeu du chat et de la souris. Et ne vous y méprenez pas, Echo était le chat, pas la souris. Le chasseur et non la proie. Et le chasseur en avait assez d'attendre. Echo passerait à l'offensive dorénavant. En fait non, de suite. Pourquoi attendre une minute de plus alors que le hasard lui offrait une occasion en or. «Tiens, c'est justement à toi que je pensais. », lança-t-elle dans un léger sourire. Comme quoi, il lui arrivait plus souvent qu'on ne le pensait de dire la vérité. Voyant la mine étonnée de son camarade, elle lui fit signe de venir la rejoindre à ses côtés sur le large canapé de la salle commune. « Promis, je ne mordrais pas. » Elle espérait bien qu'il viendrait, mais elle ne le forçait en rien. Car elle savait que quoi qu'il arriverait, elle l'aurait à l'usure. Car bien loin d'être aussi capricieuse qu'on ne pourrait le croire, elle savait juste qu'elle se sentait un lien particulier avec lui, et qu'elle comptait bien savoir lequel.