Shall we dance <r.Mona>

Le temps passe toujours bien trop vite. On ne s'en rend compte que lorsqu'il est déjà trop tard. Et avant de dire ouf, le Bal de Noël était déjà annoncé, et la cohue autour de l'événement grandissant au mesure que les jours passaient. S'il y avait bien une chose que Nolhan n'aimait pas, c'était tout ça. Les bruits de couloirs, les spéculations sur qui ira avec qui au bal. Les élèves n'avaient-ils franchement pas mieux à faire ? Lui avait bien en tête une cavalière a invité, mais selon leur petit accord, ils ne devaient pas s'afficher, difficile alors de l'inviter au bal. Mais il n'en avait que faire en fait. Qu'il aille seul ou non au bal, il s'amuserait. Pourquoi ? Car il pourrait comme toujours passer aux yeux de tous pour le parfait petit élève que personne ne soupçonne. Il observera, il retiendra, et rejouera ses cartes le moment venu. La vie n'était qu'une grande partie d'échecs, il suffisait de voir l'ascension du Dark Lord pour s'en convaincre. Des pions en perpétuel mouvement sur un échiquier aussi vaste que le monde. Il ne prétendait pas détrôner le Mage Noir, non, il n'oserait pas. Mais à son niveau, son propre échiquier était déjà bien en place. Même si d'autres pions ne tarderaient plus à entrer ou sortir du jeu. Mais une semaine avant la date fatidique, il avait pu enfin revoir Mona. Ces derniers temps, ils n'avaient pas beaucoup pu se voir ou se parler, et bien qu'il ne l'admettrait pas, et surtout pas devant elle, mais sa présence lui avait manqué. Aussi, pris d'une illumination soudaine, Nolhan proposa à Mona si elle désirait l'accompagner au bal, dans la mesure où bien entendu, elle n'aurait pas déjà un cavalier. Le hasard voulu que non. Tant mieux car si elle lui avait appris que cet idiot de Gryffondor qui lui tournait un peu trop autour l'avait invité, leur conversation aurait pris un tournant bien moins amical.
Oh ce n'était pas tant qu'il était possessif. Quoi que... Non, Nolhan avait toujours veillé sur Mona, et ce depuis leur enfance. Au point qu'au fil des années, la jeune femme était devenue pour lui sa soeur, qu'ils partagent ou non leur patrimoine sanguin. Nolhan avait beau être bien moins gentil qu'il n'y paraissait, il n'en restait pas totalement inhumain et dénué de sentiments. Il fallait simplement vraiment creuser profond pour espérer toucher son coeur. Il ne fallait juste pas craindre de devoir se frotter à un immense bloc de glace. Et puis malgré les rares moments où il se prenait à lui faire la morale comme n'importe quel grand frère le ferait, ils s'entendaient bien ces deux là. Même si le Serpentard aurait aimé voir un peu plus d'enthousiasme de la part de Mona dans le fait de devenir un Mangemort à son tour. Mais bon, bizarrement, quand la neige tombait sur le château, il se trouvait apaisé, et ne cherchait plus à trop se prendre la tête pour ce genre de détails. Mais bien sûr, il gardait Guideon à l'oeil...au cas où. Question d'habitude.

Et avant de dire ouf, le soir fatidique était arrivé. Les vacances avait commencées. Et une drôle d'atmosphère gagnait Poudlard à mesure que l'heure du bal approchait. Après avoir fait un tour dans le parc, seul un cours instant, Nolhan avait regagné son dortoir, histoire de se changer. Il aurait pu s'y rendre comme ça, car après tout, mis à part son jean, il était déjà plus ou moins en tenue appropriée pour ce type de soirée "chic" au demeurant. Il sortit de son armoire son costume. Il était sobre, rien de très exubérant, ce n'était pas son style de se faire remarquer en portant une cape par dessus son costume (clic). Non, juste un costume noir, bien taillé pour sa fine corpulence, une cravate noir anthracite et des chaussures noires cirées. Une chemise blanche pour compléter le tout et cela ferait l'affaire. Il n'était pas une fille, pas besoin de passer deux heures à se coiffer et deux de plus à se pomponner. Il mettrait peut-être un peu de gel, un coup de main dans ses cheveux et hop, le tour serait joué. Après tout c'était un Bal, pas un mariage non plus. Certes le paraître serait important, mais pour lui ce n'était pas sa priorité. Ce soir, son unique objectif était de passé une bonne soirée avec Mona, à rire, à faire les fous et qui sait pourquoi pas aussi, s'amuser des autres. Et secrètement, il espérait qu'ils pourraient se moquer de esseulés, des sans cavaliers, et de ceux qui se ridiculiseront sur la piste. Une fois prêt, il se regarda dans la glace. L'ensemble était satisfaisant, même plutôt pas mal. Mais bon, Nolhan n'était pas Narcisse, son apparence lui importait peu. Il se demandait cependant bien à quoi ressemblerait Vivianne, et bien sûr Mona. Non pas que cela pourrait éveiller quelques idées pour lui (ça serait dégoutant), mais il l'admettait lui-même, Mona avait beaucoup d'avantages pour elle, il était donc impatient de voir comment ce soir, elles les auraient mis en avant.
Il était temps. Il quitta donc son dortoir et se rendit comme convenu devant la Grande Salle, lieu de rendez-vous préconisé par Mona. Il se demandait bien pourquoi ils n'avaient pas pu se retrouver en salle commune. Était-elle gêné qu'on les voient partir ensemble ? Idiot, ils passeraient la soirée ensemble. Après avoir secoué la tête pour se dire qu'au final, le pourquoi du comment ne l'intéressait guère, il descendit et attendit que la jeune femme daigne le rejoindre, car à n'en pas douter, elle ne serait pas là à l'heure convenue. Apanage féminin que de se faire attendre. Mais ça ne le dérangeait pas, il en fallait plus pour l'atteindre. Les premiers "couples" commençaient à arriver au compte goutte. Un par ici, deux par là. Bien tant mieux, il ne voulait pas être le premier à entrer. C'était vraiment la honte. Un peu comme le premier a arrivé en cours qui passait immanquablement pour le fayot. Et puis il aperçu sa silhouette en haut des marches. Un léger sourire se dessina alors au coin de ses lèvres. Ce n'était pas un regard lubrique qui brillant dans son regard, mais plutôt de la fierté. Il aurait une cavalière de premier choix ce soir. Il enfourna ses mains dans ses poches et l'observa descendre les marches. Arrivée à sa hauteur, il fit mine de la détailler du regard, de bas en haut avant de la regarder dans les yeux en souriant.

« Tu es sûre que tu comptes bien passer ta soiré avec moi ? Parce que là, je sens que je vais passer ma soirée à repousser le concurrence. », lanca-t-il dans un sourire taquin avant d'ajouter, « Tu es ravissante, comme toujours. » Et oui, on peut être un véritable salop et pourtant être capable d'être sincère et même gentil. Tout est une question de dualité ici, tout.